Une étude récente menée aux Etats-Unis s’est intéressée au lien existant entre interruption téléphonique et exactitude du diagnostic radiologique chez des internes en radiologie de garde.
L’étude a été conduite dans un hôpital général pédiatrique.
La méthode repose sur l’examen des appels téléphoniques (listing du poste appelé), leur heure et durée (mais pas leur contenu) associée à la datation horaire des interprétations radiologiques réalisées en garde par les internes.
41 interprétations erronées assez graves ont été identifiées sur une période de 13 mois, avec une tendance à un surcroît d’interprétations erronées associées aux gardes caractérisées par une forte fréquence d’appels téléphoniques (moyenne des appels de la journée) par rapport aux gardes faisant moins l'objet d’interruptions téléphoniques (tendance forte mais non significative p=.057).
Mais plus important, les résultats montrent que, quelle que soit la fréquence moyenne de dérangement téléphonique pendant la garde, il existe une forte corrélation entre un surcroît d’appels téléphoniques dans l’heure précédant l'EIG et sa survenue (p=.027, 4,27 appels Vs 3, 24 en moyenne).
Pire encore, un appel de plus dans l’heure précédant l’EIG est corrélé à une augmentation de 12% du risque d’erreur (p=.017).
Un exemple de plus de la priorité croissante à donner à des organisations qui gèrent le téléphone en garde, par une personne dédiée, ou par toute autre solution protégeant mieux le professionnel ; sachant que les études montrent que plus de la moitié de ces appels sont en fait sans lien avec l’intérêt des patients et de leur prise en charge.
A noter : La Prévention Médicale va mettre en ligne en mai dans son programme DPC une formation @learning innovante sur ces nouveaux médias et leur sécurisation (à suivre dans la rubrique formation).
Pour aller plus loin
Balint BJ, Steenburg SD, Lin H, Shen C, Steele JL, Gunderman RB. Do telephone call interruptions have an impact on radiology resident diagnostic accuracy? Acad Radiol. 2014;21:1623-1628.